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25 avril 2013

Livret de VAE (4)

4.1.6 - Le public avec lequel vous travaillez

 

            L’association Mutuelle la Mayotte est en charge de la gestion entre autres de deux instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP).

L’ITEP dit « des grands » accueille des garçons et des filles de 12 à 18 ans.

L’ITEP dit « des petits » accueille des garçons et des filles de 6 à 13 ans. Il est constitué de trois groupes :

-          Les « Baladins » (des jeunes de 11 à 13 ans environ) ;

-          Les « Korrigans » (des jeunes de 8 à 11 ans environ) ;

-          Les « Ptilous » (des enfants de 6 à 9 ans environ).

C’est au sein de ce dernier groupe que j’ai travaillé pendant deux ans.

Chaque groupe de vie propose une prise en charge en internat éducatif de semaine (du lundi au vendredi) et un accueil en externat, pour une capacité maximum de douze places chacun.

Concernant les deux années pendant lesquelles j’ai travaillé avec les « Ptilous », nous accueillions à l’internat neuf garçons et une fille, quant aux externes, ils étaient au nombre de douze, exclusivement des garçons.

 

            Ces enfants souffraient de grandes difficultés à pouvoir se maintenir dans les dispositifs courants que propose l’Education Nationale. Ils avaient en point commun de ne pas supporter les exigences de socialisation, de concentration et le stress que peuvent représenter les situations d’évaluation inhérentes au travail scolaire. La classe fonctionnant ainsi comme un catalyseur de leurs difficultés, ils venaient régulièrement se buter sur les exigences courantes demandées aux élèves de leur âge, entraînant un sentiment chronique d’échec et la peur du jugement qui l’accompagne.

 

            Cela engendrait, bien malgré eux, des difficultés à maîtriser des pulsions motrices, de l’agitation, un défi quasi-systématique à l’autorité, des perturbations au sein des lieux qu’ils fréquentaient (en classe bien entendu, au centre de loisirs, à la maison) et un comportement violent par le rejet (souvent en miroir). Notons que bien souvent, ces enfants avaient le plus grand mal à supporter une proximité, même modérée, avec l'autre. Ne possédant pas les barrières et le cadre psychique leur permettant de se protéger, la plupart d'entre eux se sentaient envahis, leur intégrité comme menacée par la présence d'autrui. Les réactions étaient très souvent violentes pour chasser l' « intrus ». D'autres stratégies, comme le retrait ou la manipulation pouvaient surgir pour éviter le contact ou la relation.

 

            C'est bien là tout un enchaînement complexe, de par ses sources et ses conséquences, qui amène l’enfant à un lourd vécu d’échecs relationnels et de rejets en cascade de la part d’un environnement, bien souvent épuisé, qui ne sait plus quoi faire et ne comprend pas ce qui se passe.

Une large partie de ces enfants voyaient leur situation se complexifier par le fait d’un environnement familial peu stable, peu repérant (absence ou démission d’un des parents, situation complexe en famille d’accueil, parents inquiets, épuisés qui se sentent dépassés, coupables).

 

            Il s’agissait de difficultés liées au comportement qu’avaient à affronter ces enfants, leurs familles et leur entourage, l’évaluation de leur efficience intellectuelle ne révélant pas, en général, de véritable déficit mais le plus souvent des disparités entre le niveau de performance et le niveau verbal. Ces enfants étaient présentés, bien souvent, comme « faisant illusion ».

 

Fréquemment venaient se surajouter des troubles du développement du langage et/ou de la transposition à l’écrit.

            Le développement psychomoteur présentant parfois des dysharmonies que l’agitation contribuait à masquer.

            Parmi ces enfants, nombreux étaient ceux pour qui les notions d’espace et de temps n’étaient pas intégrées ou en tout cas peu repérantes.

 

            Les problématiques de ces enfants pouvaient les pousser à adopter des comportements violents, provocateurs, relevant de la manipulation et du manque d’empathie. La proximité de telles problématiques avait parfois pour effet d’amplifier et de multiplier les occasions de conflit. Telle personnalité trouvant son pendant chez un autre, il arrivait que des relations se sclérosent et trouvent là un terrain propice à l’émergence des difficultés en jeu.

            En tout état de cause la majorité de ces enfants avaient besoin de la présence et de la vigilance constante des adultes; leurs limites internes ne suffisaient pas à endiguer leur agressivité ou à assurer leur besoin de sécurité. Un étayage de tous les instants, ainsi qu’un cadre stable et structurant était indispensable pour parer ou limiter l’intensité des conflits.

 

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